Voyager (en avion) avec son instrument …
Si vous voyagez avec votre instrument, c’est sans doute parce que vous allez jouer professionnellement loin de chez vous. Votre instrument est donc un outil de travail auquel vous tenez particulièrement et dont vous allez avoir besoin dès votre arrivée … L’idée de le perdre et/ou de l’endommager est une source de stress supplémentaire et il convient de prendre toutes les précautions possibles pour éviter ce genre de situation.
Ce que dit la réglementation au sujet du voyage en avion :
« Les instruments de musique peuvent être transportés gratuitement en remplacement du bagage à main, à condition que leurs dimensions ne dépassent pas 55 x 35 x 25 cm ou 115 cm linéaires et que le poids maximal fixé à 10 kg ne soit pas dépassé »
Il faut toutefois prendre en compte les conditions particulières de chacune des compagnies et elle varient selon que l’on utilise une grande compagnie ayant pignon sur rue ou une low cost. Bien lire les conditions générale de vente avant d’acheter le billet donc !
Le choix de l’étui :
Si vous utilisez un étui rigide, il y a de très grandes chances pour que votre instrument se retrouve à voyager en soute mais si vous avez une franchise bagage importante (Business, Premium Eco, voyageur fréquent, carte week-end …) c’est peut-être un bon choix. Dans ce cas, utilisez un étui solide et si possible plat … Evitez les étuis fournis avec les guitares, souvent élégants mais beaucoup moins costauds et bien plus tentants (un voleur se laissera plus facilement tenter par une guitare dans un étui Martin ou Gibson Custom). Votre instrument se retrouvera pris en charge à l’enregistrement dans la catégorie « hors format », sera traité avec plus de soin et vous sera livré sur un tapis dédié à l’aéroport.
Si vous comptez garder l’instrument avec vous, faites le choix d’un étui souple solide et bien rembourré de manière à ce qu’il protège bien sans être trop volumineux … Le personnel y regardera à deux fois avant de prendre le risque de le mettre en soute et de l’endommager, avec tous les problèmes que cela représente ensuite. Ce sera un argument de plus lors d’un voyage sur une compagnie régulière puisque c’est à l’entrée de l’appareil et sous la responsabilité des Personnels Navigants Commerciaux (PNC) et/ou Techniques (PNT) que votre bagage pourrait être ponctionné et transféré en soute !
L’étiquetage et la surveillance de l’instrument … et des bagages en général :
Si votre instrument se retrouve en soute, il recevra une étiquette bagage qui permettra d’assurer son acheminement et son suivi … Mais une étiquette s’arrache, que ce soit malencontreusement ou mal intentionnellement, pensez donc à bien identifier votre étui avec un tag solidement attaché ou avec une inscription indélébile avec nom et numéro de téléphone de contact ! Attention à l’adresse que vous indiquez sur votre tag, si vous mettez celle de votre domicile, il y a de fortes chances que votre bagage retrouvé rentre chez vous, même s’il est égaré à l’aller ! Et pour tout type de bagage, pensez à noter sa marque, sa forme, sa taille et sa couleur pour le décrire parfaitement lors de la déclaration de perte ! Combien de bagages mal signalés et mal marqués ne sont jamais retrouvés parce qu’ils ont été décrits comme sombres, de marque inconnue et de taille moyenne ?
De même, et pour éviter toute perte ou vol, installez dans votre instrument ou au pire dans son étui un dispositif de type Apple AirTag (il en existe également pour Android). C’est un système de géolocalisation au mètre près et sans abonnement qui vous permet de savoir où il est dès lors qu’une personne équipée en bluetooth passe à proximité. Ce qui veut dire que si votre instrument est seul au milieu du Sahara, vous risquez de ne jamais le retrouver mais que s’il est dans un aéroport, vous allez le localiser très facilement ! Un AirTag est discret et « élégant », coûte entre 30 et 40€ et est équipé d’une pile à 3€ qui dure un an … Il fonctionne avec l’App « Localiser » de votre téléphone. A ce titre, je recommande également d’en équiper tous vos biens « précieux » qui pourraient vous être dérobés tout au long de l’année ou ceux que vous avez tendance à égarer (clefs, etc.)
Le cas des compagnies low cost :
Le prix des billets est habituellement moins cher sur ces compagnies (comparez quand même) mais la politique en termes de bagages est souvent drastique et ne permet pas de dépasser le gabarit posé à l’entrée de l’appareil ne serait-ce que d’un quart de centimètre … Problème, d’une compagnie à l’autre le gabarit n’est pas le même et ce qui passe chez Easyjet ne passera pas forcément chez Ryanair, et réciproquement. La solution la plupart du temps avec ces compagnies, c’est d’acheter un siège supplémentaire pour votre instrument, ce qui vous permet de conserver votre instrument avec vous et de payer moins cher qu’en achetant un bagage enregistré !
Avec les compagnies régulières :
Elles sont par nature plus souples et le personnel ne joue pas sa place en fonction de la recherche de rentabilité … Un PNC Air France ne sera pas mis à pied s’il a laissé passer une bagage un peu trop grand ou un peu trop lourd alors qu’un PNC Ryanair le sera ! Le « retrait » éventuel du bagage se fera à l’entrée de l’appareil et non à la porte d’embarquement et en étant aimable et en faisant un joli sourire, ça passe 99% du temps …
En fonction du type de vol et donc d’appareil, l’accès à la cabine avec un instrument sera plus ou moins simple … Un vol court ou moyen-courrier sera fait avec un « petit » appareil de type monocouloir où il y a souvent moins de rangement, mais les PNC ont à leur disposition un espace de rangement dans lequel on peut ranger plusieurs guitares … Le problème restant l’entrée de 15 guitaristes dans le même avion ! Sur un vol long-courrier, c’est généralement plus simple et en cas de besoin, les instruments sont rangés à l’avant de l’appareil, dans les espaces de la classe business … Tout au pire, vous aurez droit à une moue réprobatrice de la part d’un PNC à qui vous ferez un grand sourire pour lui rendre sa bonne humeur !
En cas de perte ou de vol :
Faites votre déclaration de bagage égaré dès votre arrivée à l’aéroport en utilisant les bornes prévues à cet effet et/ou en vous adressant au comptoir bagages de votre compagnie s’il existe ou à défaut à celui de l’aéroport. Décrivez le plus précisément possible le bagage perdu, indiquez tout signe distinctif qui permettra de le retrouver plus facilement, indiquez précisément son contenu et communiquez exactement sa dernière position relevée par votre AirTag si vous avez pris soin d’en utiliser un. Conservez votre numéro de déclaration en ligne et communiquez avec le service bagages pour l’informer de tout déplacement de celui-ci ! Surveillez très régulièrement la localisation de votre bagage, il peut avoir été pris par erreur par un autre passager qui l’aura confondu avec le sien ou qui, voyant que c’est un instrument potentiellement de valeur, l’aura volontairement dérobé !
Gardez en mémoire que ce ne sont pas les compagnies qui perdent ou volent les bagages mais les aéroports … Les bagagistes font un métier difficile et sont souvent des gens mal payés, mal considérés et peu motivés et si certains « jettent » les bagages sans la moindre précaution, la majorité d’entre eux essaie de trouver un équilibre entre les cadences qui leur sont imposées et le soin qu’il est possible d’apporter aux bagages ! Si vous êtes la première victime dans ce cas, la compagnie qui vous transporte est la seconde victime puisque c’est sa responsabilité qui est engagée du fait d’un de ses prestataires …
La plupart des aéroports modernes est équipée de convoyeurs automatisés qui acheminent les valises vers le point d’où elles seront chargées en containers avant d’être mises dans l’avion. Chaque bagage est scanné automatiquement à chaque étape mais il ne peut jamais être totalement exclu que l’étiquette d’un bagage soit mal placée ou illisible au moment de passer un portique … ce qui retardera le bagage d’autant ! Une correspondance courte du genre 45 minutes dans un hub comme Paris, Amsterdam, Francfort, Atlanta, etc., c’est souvent la certitude de ne pas avoir son bagage à l’arrivée et de devoir attendre le vol suivant pour le récupérer ! D’où l’intérêt dans ce cas d’avoir son instrument avec soi, surtout si on joue le jour même !
L’aviation civile s’est fortement développée au fil des ans et cela demande une logistique lourde et complexe avec régulièrement quelques grains de sable dans le système. Londres Heathrow a accueilli 79,1 millions de passagers en 2023, Paris Charles de Gaulle avec 67,42 millions de voyageurs (contre 76,2 en 2019), est le plus grand aéroport de France et se classe troisième en Europe, juste devant Amsterdam Schiphol avec 61,89 millions de voyageurs. Au niveau mondial, l’aéroport international Hartsfield-Jackson d’Atlanta reste le plus grand aéroport avec 104,7 millions de passagers en 2023.
Conclusion :
On n’est jamais mieux protégé que par soi-même et plusieurs règles se révèlent indispensables quand on voyage, quel que soit le moyen de transport. Un étui solide et discret, un étiquetage précis et fiable, un système de géolocalisation efficace … et une bonne dose de prudence !